J’suis tout juste comme une fleur. C’est con,
J’suis tout juste comme une fleur. C’est con, hein, comme analogie, jeune fille, fleur. Jeune fille en fleur. Fleur de peau. Comme si ç’avait pas déjà été vu. Et pourtant. Dès qu’il y a un peu de soleil, juste assez pour faire briller mes yeux et roussir mes cheveux, je souris. Sur les branches, il y a déjà des bourgeons. Si j’en casse une et que je la plante, elle fleurira ? J’ai des envies de petites fleurs, d’herbe humide le matin, de rayon de soleil sur ma peau. Eh bien OUI, OUI, OUI, j’aime le printemps. J’aime la lumière, les papillons, les coccinelles. Alors oui, c’est bucolique, un peu niais peut être, très lyrique, très cliché. Ou peut être juste joli. Parce que je suis fatiguée des choses tristes. J’ai plus envie que ce soit difficile. J’ai plus envie d’apprendre des choses trop compliquées, trop grandes pour mon petit cœur. J’ai plus envie de grandes symphonies en haut d’une falaise sous un orage, de pleurer au milieu d’un terrain vague, de m’enfuir dans le fourmillement des couloirs de métro, j’ai plus envie de noir, j’ai plus envie d’avoir peur de tout. J’veux aller voir la mer, faire des châteaux de sable, cueillir des bouquets de violettes, manger des framboises, courir dans des champs de coquelicots, secouer mes draps blancs, brûler les feuilles mortes. Pleurer de rire. Parce que ça suffit.
Mon grand frère, de plus en plus. Moi ce que j'aime, c'est quand il prend des photos.